7 sept. 2025

SIBCA 2025 – Adaptation climatique et performance immobilière

ACTU

Retour sur la participation de Tardigrade AI au salon du SIBCA 2025

Le Sommet des Utilisateurs du SIBCA 2025 a rassemblé, sous l’impulsion de l’Association des Directeurs Immobiliers (ADI), de l’IFPImm, de l’IEIF et de Sarment, l’ensemble des acteurs du secteur immobilier : investisseurs, bailleurs, utilisateurs, collectivités, financeurs et experts.

Tardigrade AI tient à remercier chaleureusement l’ADI, le SIBCA, ainsi que tous les intervenants et participants pour la richesse des échanges. La qualité des débats a montré une volonté commune : faire de l’adaptation et de la décarbonation non pas une contrainte, mais une opportunité de valeur et de résilience.

Voici en quelques points ce que nous retenons de ces échanges :

Partie 1 – Décarbonation et RSE à l’épreuve de la réalité économique

Les discussions ont mis en évidence les limites d’une approche centrée uniquement sur les CAPEX. Les coûts doivent être envisagés sur l’ensemble du cycle de vie, en intégrant OPEX, maintenance et réemploi. Les freins restent nombreux : manque de données fiables sur la valeur d’une tonne de CO₂ évitée, filière du réemploi encore émergente. Une vision intégrée est nécessaire pour éviter de reporter sur demain les coûts non anticipés d’aujourd’hui.

Le baromètre EY 2025 a montré la stabilité des implantations malgré les crises successives. Les critères dominants restent la localisation et les coûts, mais la RSE et la décarbonation prennent une place croissante. Le télétravail (≈3 jours/semaine) modifie l’usage des espaces et renforce la demande de flexibilité. Les entreprises expriment une attente claire : des bâtiments performants sur le plan énergétique et environnemental, quitte à accepter un léger surcoût.

Cette session a souligné l’ampleur du défi financier : 20 milliards d’euros par an seront nécessaires d’ici 2050, contre seulement 5 milliards mobilisés actuellement.

  • SuperOwner a affirmé que la décarbonation peut être rentable si l’on mesure et valorise correctement les économies.

  • Perial AM a mis en avant la valeur verte (+6 % sur certains actifs rénovés) et l’importance du bon timing.

  • L’IFPImm a insisté sur le besoin de fonds longs (pensions, souverains) et de l’épargne privée pour financer la régénération des actifs obsolètes.

  • Les utilisateurs industriels, comme Alstom, ont rappelé leurs contraintes : finances limitées, refus de “payer deux fois” (loyers + adaptation). Le partage des coûts entre bailleurs et locataires reste un point à travailler.

 

Partie 2 – En vert et contre tout ? Changement climatique et résilience

Avec +2,2°C déjà atteints en France, l’adaptation n’est plus une option, c’est une obligation.

C’est dans ce cadre que Tardigrade AI est intervenu pour rappeler un principe clé : le risque climatique est avant tout un risque financier.

Un diagnostic précis et granulaire est indispensable : inondations pluviales (souvent ignorées), chaleur extrême, sécheresse, feux, tempêtes… Il faut aller au-delà des cartes réglementaires pour disposer de données fines (hauteur d’eau, probabilité, vulnérabilité des réseaux).

Les métriques financières permettent de décider en toute objectivité :

  • EAL (Expected Annual Loss) : pertes annuelles moyennes attendues,

  • CVaR (Climate Value at Risk) : pertes potentielles en scénario défavorable,

  • ROCA (Return on Climate Adaptation) : retour sur investissement des actions d’adaptation.

Ces indicateurs donnent aux gestionnaires d’actifs les moyens de répondre à la question centrale : peut-on accepter le risque, faut-il le réduire en adaptant, ou peut-on transférer le risque ?

Icade a insisté sur la nécessité d’anticiper dès aujourd’hui les risques climatiques pour éviter la dévalorisation future des actifs. Elsa Marcot a souligné l’importance de la réversibilité et de la flexibilité des bâtiments, capables de s’adapter aux contraintes climatiques et réglementaires à venir. Elle a rappelé que la valeur d’un actif repose autant sur ses performances énergétiques que sur sa résilience face aux aléas (canicules, sécheresses, inondations).

Les échanges ont aussi montré que les risques climatiques affectent les réseaux essentiels (énergie, eau, communication), ce qui doit être intégré dans les diagnostics. L’assurabilité devient un sujet critique : certains actifs pourraient devenir difficilement assurables si leur exposition n’est pas réduite. Enfin, les participants ont appelé à passer d’une approche “étude de risques” à une approche “plan d’action opérationnel”, en priorisant les investissements et en mesurant leur retour.

Consensus : l’adaptation doit être considérée non comme un coût subi, mais comme un levier de création de valeur et de différenciation.

Partie 3 – Transformation des bureaux en logements

La vacance des bureaux et la pénurie de logements invitent à réfléchir à la transformation des actifs.

·        Obstacles : coûts élevés, contraintes techniques, cadre réglementaire complexe.

·        Opportunités : régénération urbaine, mixité fonctionnelle, revitalisation des territoires.

Mais cette solution ne peut être qu’un levier parmi d’autres : elle doit s’inscrire dans une stratégie globale d’adaptation et de valorisation des actifs.

Conclusion – Du constat à l’action

De ce sommet ressort une conviction partagée : l’adaptation n’est pas seulement une nécessité écologique, c’est une opportunité de valeur.

  • Financer massivement,

  • Diagnostiquer finement,

  • Mesurer avec des indicateurs financiers clairs,

  • Agir collectivement, en partageant équitablement les coûts et les bénéfices.

Tardigrade AI sort de ces échanges conforté dans sa mission : aider les gestionnaires à transformer le risque climatique en un levier de résilience et de rentabilité durable.