ADAPTER POUR PROTÉGER : L’ASSURANCE SANTÉ FACE AU DÉFI CLIMATIQUE

Lorsqu’il est question de changement climatique, l’attention se porte le plus souvent sur les bâtiments, les infrastructures ou les chaînes de valeur. Mais l’essentiel est parfois oublié : les personnes.

Ce sont elles qui travaillent dans les entreprises, vivent dans les logements, enseignent dans les écoles ou soignent dans les hôpitaux. L’adaptation, c’est avant tout protéger la santé, la sécurité et la capacité de chacun à vivre et travailler dans des conditions viables.

C’est tout l’objet de l’étude que Tardigrade AI mène avec Harmonie Mutuelle et Mutex (Groupe VYV) : comprendre comment le dérèglement climatique affecte la santé et la santé au travail, et identifier les leviers d’adaptation pour protéger à la fois les individus, la performance des entreprises et la soutenabilité du modèle assurantiel.

Ce que nous dit la science

La littérature scientifique est claire. Aux États-Unis, les épisodes de chaleur extrême augmentent les passages aux urgences de plus de 10 % et les hospitalisations de 7 %, avec une forte incidence sur les atteintes rénales et certains troubles mentaux. En Californie, le risque d’accidents du travail croît de 6 à 15 % au-delà de 32–38 °C. En 2023, les vagues de chaleur ont causé en Europe une surmortalité estimée à 47 000 personnes, dont plus de 5 000 en France. En Chine et dans plusieurs pays en développement, chaque degré supplémentaire réduit la production industrielle de 1 à 2 %. Les inondations, quant à elles, entraînent stress post-traumatique, anxiété et détresse psychologique en Europe, et exacerbent les symptômes dépressifs en Asie, avec des conséquences durables liées à la perte de logement, à l’interruption du travail ou à la désorganisation sociale.

Ces impacts se traduisent par une hausse rapide et significative des dépenses de santé, que les assureurs n’ont d’autre choix immédiat que de répercuter sur les assurés et sur les entreprises qui couvrent leurs salariés.

Or, les études européennes récentes sur les effets du climat sur la santé au travail restent rares. La recherche porte surtout sur la santé mentale, alors que les dimensions professionnelles — accidents du travail, perturbations d’activité, baisse de productivité — sont largement sous-étudiées. Les analyses manquent par ailleurs de granularité : elles intègrent rarement des données précises sur l’intensité des événements, leur localisation fine, leur temporalité ou la résilience des territoires. De plus, les suivis longitudinaux, pourtant indispensables pour mesurer l’effet de l’exposition répétée ou des dommages cumulatifs sur la santé et la productivité, restent exceptionnels.

Une telle approche est pourtant essentielle : d’une part pour projeter l’évolution des dépenses de santé et évaluer le coût de l’inaction ; d’autre part pour définir et hiérarchiser des mesures d’adaptation pertinentes, évaluables et durables. C’est précisément ce manque — ce research gap — que Tardigrade AI cherche à combler avec Harmonie Mutuelle et Mutex (Groupe VYV), en posant les bases d’une compréhension robuste et opérationnelle des liens entre climat, santé et assurance.

Un défi stratégique pour les assureurs santé

En Europe et en France, les mutuelles observent déjà les premiers signaux du dérèglement climatique : hausse des consultations, prescriptions et arrêts de travail, dégradation de la santé mentale, augmentation des passages aux urgences, et donc une pression croissante sur les dépenses.

Augmenter les cotisations n’est qu’une réponse de court terme : elle assure l’équilibre financier immédiat des assureurs mais fragilise la mission mutualiste. On constate d’ailleurs que certaines entreprises réduisent leurs garanties ou renoncent à couvrir la famille des salariés. À terme, si rien n’est fait, c’est la pérennité même du système qui est menacée.

Sortir de la spirale inflationniste

L’avenir ne peut reposer sur une simple hausse des coûts, mais sur une stratégie d’anticipation et d’adaptation. Il s’agit d’identifier les seuils climatiques critiques pour la santé, de croiser données climatiques, RH et médicales pour repérer les périodes à risque, et de déployer des actions ciblées : aménagement des horaires, télétravail sécurisé, ventilation adaptée, protections spécifiques pour les sites les plus exposés.

Une meilleure connaissance suppose de recourir à des indicateurs d’exposition précis et granulaires — hauteur d’eau, fréquence et durée des inondations, localisation GPS, accessibilité aux infrastructures — et de les associer à des indicateurs de santé mentale, d’absentéisme, d’arrêts de travail et d’accidents. Cette approche permettra d’identifier les seuils critiques à partir desquels les impacts deviennent significatifs. Elle devra aussi s’appuyer sur des suivis longitudinaux, pour distinguer les effets immédiats des impacts persistants liés à l’exposition répétée. Enfin, elle devra  être contextualisée en fonction du bâti, de la capacité de réaction locale, du niveau d’exposition des salariés au travail comme à domicile, et des dispositifs de prévention déjà en place.

C’est la démarche que nous développons avec Harmonie Mutuelle et Mutex, en nous appuyant sur les diagnostics d’exposition climatique de Tardigrade AI. Notre objectif est clair : fournir aux entreprises des outils granulaires, fiables et immédiatement actionnables, afin de transformer ce défi en une opportunité « win–win–win » : protéger la santé des salariés, préserver la performance des entreprises et renforcer la pérennité du modèle assurantiel.

Conclusion

Le dérèglement climatique est un enjeu direct de santé publique, de santé au travail et de soutenabilité économique.

Avec des diagnostics précis et des plans d’adaptation ciblés, nous pouvons protéger les personnes, préserver la valeur économique et consolider la mission mutualiste.

👉 Retrouvez-nous à Réavie, Cannes le 9 octobre, avec Harmonie Mutuelle et Mutex (Groupe VYV), pour échanger sur l’avenir de l’assurance santé dans un monde qui se réchauffe.

Prenons-rendez-vous dès aujourd’hui : contact@tardigrade-ai.com